Sardaigne
Nous sommes restés 3 nuits à Porto Rotondo, notre port d'atterrissage après notre traversée depuis la Sicile. L'ambiance était bien différente de ce que nous avions connu ces derniers temps en Sicile et en Italie du Sud (excepté peut-être Palerme...), et nous craignions de payer bien plus cher que ce dont nous avions été habitués jusque là en Italie, mais à notre grande surprise, cela ne nous a coûté que 7 Euros la nuit, soit le moins cher que nous ayons payé jusque là!!! (à part bien entendu les quelques ports gratuits, comme Capri!). Pas la peine de préciser qu'ils se rattrapent en été, avec des tarifs exorbitants!
Porto Rotondo est installé dans une belle anse naturelle, dont tout le pourtour a été construit dans un style de très bon goût, se mariant parfaitement à la nature environnante (c'est d'ailleurs ce que nous avons remarqué dans toute cette région : il y a eu un grand effort architectural pour que les bâtiments - bien que nombreux - passent quasiment inaperçus, et c'est assez réussi). Bien que désert à cette époque de l'année, on imagine bien l'effervescence qu'il doit y avoir en plein été, ainsi que la clientèle fortunée qui doit se presser à ces endroits. Le prix des fruits et légumes au supermarché du coin en témoigne : ce que nous avons gagné avec le prix de la place, nous l'avons facilement reperdu avec la nourriture!
Finies les barques de pêcheurs : à Porto Rotondo, nous étions au milieu des vieux gréements, des Wally et des super-yachts...
Il n'y
avait pas grand chose à faire, la météo n'a pas été super, et de
toute façon, nous n'avons pas cherché non plus à faire grand chose,
à part nous reposer de notre petite aventure des jours
précédents.
Francesco a tout de même réussi à réparer le pilote grâce aux
pièces de rechange que nous avions à bord : c'est apparemment un
composant électronique qui a décidé de ne plus faire son travail.
En tous cas, nous sommes bien contents d'avoir à nouveau un pilote
qui fonctionne!
Nous
avons ensuite continué notre route plus au nord, par 25 noeuds de
vent, vers Porto Cervo.
C'est
bien la curiosité qui nous a poussés jusque là, dans cette marina
archi-chicos qui affiche des tarifs parmi les plus chers du monde
en été et qui accueille toute la Jet-set internationale, mais qui
en cette saison est quasi-déserte, et demande encore une fois une
participation tout à fait raisonnable!
Là aussi,
pas grand chose à faire... même le supermarché était fermé! Le seul
élément qui ait retenu notre attention, c'est la petite église
moderne, d'une architecture s'inspirant de l'architecture
traditionnelle sarde (enfin, on suppose! nous n'avons pas eu
l'occasion d'en voir!!!) :
Après une
nuit dans ce "V.I.P.'s Paradise" (c'est comme ça qu'ils se
proclament!), nous avons continué notre route vers le nord,
direction l'île de la Maddalena, et son port principal : Calla
Galetta. Contrairement à la veille, il n'y avait plus de
vent...
Nous avons progressé tranquillement parmi les différents îlots à la
nature sauvage et aux rochers sculptés par le vent...
Nous y avons passé deux nuits. Le
temps n'était pas extraordinaire, et nous n'avons donc pas profité
des mouillages de rêve aux eaux turquoises tellement réputés...
Nous avons simplement savouré notre dernière étape italienne...
Notre prochain port sera Corse!
Arrivederci Sicilia!
Vu que le temps passe, et que nous devons être de retour chez nous dans moins d'un mois, nous avons décidé d'aller directement vers le nord de la Sardaigne : nous la découvrirons plus en profondeur une prochaine fois, là aussi...
Le 29 mars au matin, nous avons donc quitté, pour de bon, le port de San Vito lo Capo.
Il y avait encore une bonne houle,
reste des coups de vent des jours
précédents.
Ça a
bercé l'équipage pendant toute la journée...
dont les
seuls moments forts ont été la pêche à la traîne d'un autre morceau
de plastique (on dirait que c'est notre spécialité!),
et les
nombreuses visites de dauphins, qui nous ont escortés pendant de
longs moments.
Une
journée sans encombre, donc, où nous avons croisé 2 ou 3 cargos au
loin, où la houle s'est affaiblie plus on avançait, et où le vent
ne dépassait pas les 5 noeuds... Le moteur a donc poursuivi son
ronronnement, avec la grand voile...
Puis est venu le coucher de soleil...
Et notre
première nuit en mer!
Maceo s'est endormi sans aucun problème dans le carré, Ysalis a
préféré le cockpit, mais a continué sa nuit au chaud dans la
couchette habituelle de Maceo. Nous nous sommes, Francesco et moi,
partagé la nuit : j'étais sur le pont de 9 heures du soir à 1 heure
du matin, tandis qu'il a assuré la veille de 1 heure à 5
heures...
La nuit était vraiment très belle, et c'est vraiment un rare
privilège que de pouvoir admirer les étoiles sans aucune lumière de
ville pour diminuer leur intensité!
Le plancton phosphorescent ressemblait à des perles de lumière que
Dhamma lâchait dans son sillage... c'était un très beau
spectacle.
La nuit est passée très rapidement, et nous étions tous sur le pont
(sauf Maceo qui dormait encore) pour le lever du soleil, et la
remise à l'eau de nos lignes de traîne...
Dans la nuit, le vent a tourné, et bien qu'insuffisant pour nous
faire avancer à une vitesse convenable à la voile seule, il nous a
fait gagner quelques noeuds en nous poussant. En milieu de journée,
on y a pourtant crû un instant, et avons sorti le gênois et donné
un peu de répit au moteur...
Répit de
courte durée, malheureusement... on a remballé notre gênois et
remis Mr Perkins en route, tout en maintenant la bôme avec un bout
au rail de fargue, pour éviter un empannage intempestif...
Les côtes
de la Sardaigne ont été visibles dès le début de matinée. La
journée a encore été bien calme, et est passée rapidement entre les
siestes, les jeux avec les enfants, et les lignes de traîne
emmêlées grâce à un autre morceau de plastique flottant entre deux
eaux...
Et nous
avons assisté à notre second coucher de soleil sur les côtes
sardes, cette fois-ci...
A journée
exceptionnelle, menu exceptionnel : des sushis 100% crus
confectionnés à bord...
Nous
avons dépassé le Golfe d'Olbia, et sommes rentrés, sous un vent
forcissant (28 noeuds), dans celui de Congianus, direction Porto
Rotondo. C'est le moment qu'a choisi le pilote automatique pour
nous faire des trucs bizarres : il voulait bien tourner la barre à
bâbord, mais pas à tribord, ce qui était passablement ennuyeux...
qu'à cela ne tienne, nous avons barré durant les derniers
moments... heureusement qu'il n'a pas décidé de nous lâcher avant,
ça aurait été nettement moins confortable! A 11 heures du soir nous
étions amarrés, fatigués mais extrêmement contents de cette
première expérience de navigation dépassant de loin notre modeste
record de 80 milles : 230 milles en 39 heures!